Le Ministre des Sports André Antoine a recommandé lundi aux bourgmestres de la Communauté française d'interdire provisoirement dans leur commune les combats de type Shooto ou Mixed Martial Arts (aussi appelés "combats libres" ou "free fight"). Il a chargé le Conseil Supérieur des Sports et le COIB de lui remettre rapidement un rapport sur cette discipline. Outre un avis sur la reconnaissance du Shooto ou MMA, le Conseil se prononcera également sur l'opportunité de l'organisation de tout événement en Communauté française, précise le ministre.
Le ministre Antoine s'appuie sur une recommandation adoptée par les ministres européens des sports le 22 avril 1999, relative aux manifestations de "combat libre" ou "combat en cage" et pratiques assimilées. Elle indique que le Conseil de l'Europe a demandé aux gouvernements des Etats membres d'interdire ou empêcher ces manifestations, estimant que de telles pratiques sont contraires aux droits de l'Homme.
La demande auprès des communes, qui n'a pas d'effet coercitif, reconnaît-on au cabinet du ministre, intervient après de nombreuses interpellations que M. Antoine dit avoir reçues à la suite de l'organisation le 9 octobre à Charleroi du "Belgium Beatdown".
Ces combats sont d'une violence inouïe, qui s'assimile à du pugilat pur et simple. Ils renvoient dans leurs codes aux principes des combats de gladiateurs romains: "Morituri te salutant".
Des termes tels que "guerriers" utilisés pour la promotion du Shooto ou des combats en cage ne correspondent nullement aux valeurs du sport qui prônent avant tout le respect de l'adversaire, souligne André Antoine. (belga)