Ratko Mladic, l'ancien chef militaire des Serbes de Bosnie en cavale depuis des années, a été arrêté, a indiqué la radio-télévision serbe B92. L'information vient d'être confirmée par le président serbe Boris Tadic.
Boris Tadic vient de confirmer l'information lors d'une conférence de presse. L'homme arrêté est bien Ratko Mladic. "Il a été arrêté aujourd'hui (jeudi) tôt dans la matinée", a déclaré le président serbe.
"Aujourd'hui tôt dans la matinée, Ratko Mladic a été arrêté", a annoncé le président serbe.
Boris Tadic a précisé que Ratko Mladic avait été arrêté "sur le territoire de Serbie", sans indiquer de lieu précis.
"Le processus d'extradition est en cours", vers la Haye, où siège le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie, qui a inculpé Ratko Mladic de génocide pour son rôle pendant la guerre de Bosnie (1992-1995), a poursuivi M. Tadic.
Cette arrestation représente "le résultat d'une pleine coopération de la Serbie avec le tribunal de la Haye. Aujourd'hui, nous fermons un chapitre de l'histoire de notre région qui nous mènera vers une pleine réconciliation" régionale, a-t-il ajouté.
"En arrêtant Mladic, la Serbie se confronte à son passé. Justice est rendue", a déclaré pour sa part à l'AFP Bruno Vekaric, le porte-parole du Procureur serbe pour les crimes de guerre.
"Les victimes attendaient ce moment depuis trop longtemps. La Serbie a rempli ses obligations morales envers les victimes et leurs familles", a ajouté le porte-parole.
Le président Tadic a toutefois indiqué que l'arrestation de Ratko Mladic ne "mettait pas fin à l'enquête de la Serbie sur qui a aidé Ratko Mladic pendant sa cavale. A-t-il bénéficié de l'aide de structures de l'Etat? ".
L'annonce de l'arrestation de Ratko Mladic a été aussitôt saluée en Bosnie et à l'étranger.
Cet événement est un "soulagement" pour les familles de victimes du massacre de Srebrenica, a dit à l'AFP la présidente d'une association locale.
"Après seize ans d'attente, pour nous, les familles de victimes, c'est un soulagement", a souligné Hajra Catic, présidente de l'association "Femmes de Srebrenica".
Tests ADN effectués
Des contrôles, notamment des tests ADN, étaient en cours un peu plus tôt pour vérifier l'identité d'une personne arrêtée, qui portait le nom de Milorad Komadic, selon B92.
Déjà, à Bruxelles, la Commission européenne a indiqué peu après l'annonce de B92 avoir "toutes les raisons de penser" que Ratko Mladic "pourrait" avoir été arrêté. Elle avait vu juste.
Le Tribunal pénal international (TPI) pour l'ex-Yougoslavie réclame depuis des années l'arrestation de Ratko Mladic pour son rôle pendant la guerre inter-communautaire en Bosnie (1992-1995).
Il est inculpé notamment pour génocide pour son rôle dans le massacre de Srebrenica (Bosnie), où périrent quelque 8.000 hommes et adolescents musulmans bosniaques et pour le siège de Sarajevo.
Trois ans après Karadic
Cette arrestation intervient un peu moins de trois ans après celle de Radovan Karadic, qui fut le chef politique des Serbes de Bosnie, en juillet 2008 à Belgrade.
Ratko Mladic est la principale personnalité encore recherchée par le TPI. Un autre fugitif, Goran Hadzic, un ancien dirigeant des Serbes de Croatie, est également en cavale.
belga/jc