Le champion de la distribution discount, l’allemand Aldi, s’est défendu lundi d’avoir filmé ses clients au moment où ils composaient leur code secret aux caisses, en réaction à un article publié par le magazine Der Spiegel.
Selon le Spiegel, certains dirigeants de magasins auraient installé des caméras à même de zoomer sur le terminal de paiement au moment où les clients composent leur code confidentiel. Ces images auraient ensuite été enregistrées et les DVD créés se seraient échangés entre responsables.
“Les règles de vidéo-surveillance sont définies clairement et excluent de filmer la zone de paiement”, a réagi la directrice de la communication Kirsten Windhorn dans un mail, affirmant qu’il était donc exclu que les codes aient pu être filmés.
Si abus il y a eu, le groupe compte prendre “les mesures disciplinaires qui s’imposent, voire légales s’il y a lieu”, a-t-elle ajouté.
Elle ne dit rien en revanche des informations du Spiegel selon lesquelles des femmes court vêtues ou au décolleté plongeant auraient été filmées en gros plan au moment où elles se penchaient sur les produits rangés dans les bacs de surgelés ou dans les rayons, des images également enregistrées sur DVD, selon le magazine.
D’après l’hebdomadaire qui consacre un long dossier à l’empire Aldi, dont le propriétaire Karl Albrecht est l’homme le plus riche riche d’Allemagne, et notamment aux conditions de travail faites à ses salariés (temps partiels, salaires bas...), ces derniers auraient également été espionnés dans les zones de stockage ou d’expédition.
“Dans quelques cas exceptionnels, il peut arriver que des collaborateurs soient surveillés par vidéo en raison d’un soupçon concret sur un délit passible d’une amende”, a admis Mme Windhorn, soulignant que cette surveillance était entourée de mille précautions.
Les méthodes des groupes allemands de distribution à bas prix sont régulièrement dénoncées par les syndicats et la presse du pays.
En 2008, le concurrent d’Aldi, Lidl, avait été mis en cause pour avoir fait surveiller ses collaborateurs par des détectives privés.
La chaîne Schlecker, en redressement judiciaire et qui vient de supprimer plus de 11.000 emplois, a aussi été accusée de soumettre ses salariés à des conditions de travail à la limite du supportable et à une pression psychologique très forte, allant jusqu’à l’espionnage.
sudinfo.be